Les mots “Fleur Libre” ne sont pas sortis d’un brainstorm, ou d’une liste de noms d’entreprise potentiels écrite sur papier. On ne les a pas cherchés. Ils sont simplement venus à nous, en se glissant dans une conversation il y a près de deux ans, à la table de cuisine chez Chloé.
On parlait de l’industrie de la fleur coupée, des fleurs qui ne font pas la “cut” parce qu’elles ne sont pas assez belles, assez longues ou assez performantes. Des fleurs confinées à ne vivre que dans un vase.
Au fil de nos discussions, on réalisait à quel point les fleurs avaient toujours été relayées au second plan. À quel point elles étaient considérées comme accessoires; dans nos vies, mais en agriculture aussi. Toujours moins importantes que les légumes. Une culture non-essentielle.
Symbole d’un féminin timide dans un monde dominé par des valeurs masculines.
Une fleur libre est une fleur qui pousse librement, là où elle veut.
En ville comme en campagne, dans les craques de béton autant que sur les terres arables et fertiles.
Une fleur libre est une fleur qui rayonne dans tout ce qu’elle a d’unique, sans rêver d’être une autre. C’est un pissenlit qui ne cherche pas à être une pivoine, c’est un zinnia qui n’envie pas la rose.
Une fleur libre est une fleur qui est parfaite telle qu’elle est, qu’elle soit courte ou longue, belle ou étrange, droite ou crochue, velue ou lisse, odorante ou inodore, cultivée ou sauvage, rose ou jaune, discrète ou focale.
On vit dans un monde où les fleurs ont été mises en vases, au même titre que les femmes ont été mises dans des cases. Réduites à n’être que belles. Contraintes à un système qui n’accepte que les tiges hautes et droites autant qu’il n’aime que les corps minces et longs. Un système qui élimine les fleurs croches ou bizarres comme il refuse de valoriser les femmes rondes ou différentes.
Ce qui est extraordinaire avec les fleurs, c’est qu’elles finissent toujours par fleurir. À défaut d’être longues et droites, elles courbent leur tige ou rampent au sol pour se frayer un chemin et s’ouvrir au soleil.
On pensait créer un projet floral, mais on se rend compte que c’est aussi et surtout à nos parcours de femmes que les fleurs sont intimement liées.
Et si avec la mise au monde de Fleur Libre, c’était à notre propre libération de femmes qu’on arrivait enfin?
Et si Fleur Libre était un véhicule par lequel le féminin retrouvait enfin la place et la reconnaissance qui lui est due?
Et si on créait un espace où toutes les fleurs étaient célébrées et vues, sans exception?
Hier en méditant sur ce que Fleur Libre avait à dire cette semaine, les mots suivants sont venus:
“Fleur Libre est un espace où les gens - les femmes, d’abord, puis les hommes, aussi - se retrouvent pour connecter à l’énergie féminine et la célébrer. Une immense guérison collective du féminin. Une célébration de l’être, de la douceur, de la présence, de l’intuition, de la sensibilité, de la créativité, de la réceptivité, de la beauté. De toutes ces qualités résolument féminines qu’on nous a appris à refouler, à haïr ou à taire.”
Par un doux hasard, il y a quelques jours, Vanessa Pilon publiait dans le dernier numéro du Elle Québec un billet qui évoquait tout naturellement l’essence même de Fleur Libre, telle qu’elle s’est révélée à nous il y a près de deux ans. Elle écrivait :
“Nous serons nous aussi, des fleurs indomptables. Nous refuserons de nous limiter à la platebande qu’on nous a assignée. Trop longtemps, on nous a fait croire que nous étions des mauvaises herbes. Que nos lumineuses couleurs et nos formes dérangeaient. (”...”) Nous continuerons d’imposer notre joie éclatante dans les endroits hostiles à notre existence, de pousser dans les craques de béton, de ponctuer les trottoirs, afin de rappeler que nous, femmes-pissenlits, trouverons, toujours, une façon de fleurir.”
Et si on créait ensemble un espace où toutes ces fleurs qui grandissent en courbant le dos par manque de soleil ou de soins étaient célébrées et aimées malgré leurs apparentes imperfections?
Et si on mettait en valeur la beauté et le caractère unique de chacune des fleurs, incluant celles qu’on qualifie encore de mauvaises herbes?
Cette semaine, avec les nombreux et magnifiques messages qu’on a reçus suite à la publication de la première infolettre, on a constaté que les fleurs sont importantes pour beaucoup de gens.
Vos messages nous donnent la rassurante impression que ce projet n’appartient pas qu’à nous trois, mais qu’au contraire, il sera façonné par vous toutes.tous, qui partagez comme nous cette curiosité ou cet amour des fleurs.
Merci pour l’accueil chaleureux que vous avez réservé à Fleur Libre depuis la dernière semaine.
On vous invite à nous laisser des commentaires ci-dessous. C’est un espace qui se veut interactif et collaboratif, et ce sont nos échanges avec vous qui le rendront vivant!
Si vous avez quelqu’un en tête à qui cette infolettre pourrait plaire ou si vous souhaitez nous aider à répandre la magie des fleurs, n’hésitez pas à partager cet article.
Vous êtes lumineuses. J'ai juste envie de faire partie de tout ça... Peut importe ce que ça deviendra. Ça me fait vibrer juste de vous lire. Continuez.
Ça fait tellement écho à un projet que nous avons créé en novembre 2022 avec une amie, une femme et une maman que j'adore et que nous avons nommé le Jardin des lunes. Que nous cultivons au gré des saisons pour se retrouver entre femmes pour reconnecter à notre vraie lumière, vraie nature, vraie flow. C'est beau c'est beau et j'ai hâte de connecter à cet univers de femmes et de fleurs libres.