L’énergie féminine est intangible, vaporeuse, invisible et subtile. C’est une énergie de création et d’idées, le lieu sombre d’où émergent tous les possibles.
Mais sans énergie masculine - celle qui prend action et ancre les idées dans la matière - le féminin se perd et se dissout dans le non-manifesté.
Cette semaine, on sent que Fleur Libre arrive au bout de son parcours dans l’intangible.
Après avoir passé toute notre vie adulte à opérer selon l’énergie masculine d’action, de performance, d’organisation et de structure, celle qui règne comme un absolu sur nous tous, sans qu’on semble nous avoir donné le choix d’autre chose, Sophie et moi avons sombré, contre notre gré, vers 2019, dans une énergie entièrement féminine.
Après des années d’ultra-performance, de semaines de travail de 70 heures et de burnout frôlé trop souvent, notre âme a apparemment choisi d’expérimenter l’autre bout du spectre. Un arrêt forcé, des journées entières à méditer, une absence de direction, une incapacité à accomplir quoi que ce soit. Tout à déconstruire.
Ce que cette phase nous a appris, c’est que le féminin est nécessaire, magnifique, plein de mystère et de potentiel, mais que sans le masculin, il demeure incomplet. Inassouvi.
Se fixer des objectifs comme celui d’écrire ici et publier à chaque mercredi relève du masculin.
C’est probablement la raison pour laquelle on a été amenées à bâtir l’entreprise ici publiquement, sous vos yeux. Sans ce genre de structure, le projet de Fleur Libre pourrait continuer à baigner dans le spectre de l'intangible et de l’idée pendant des mois, voire des années.
Pour avoir exploré les deux extrêmes, on sait maintenant que la seule vraie voie durable est de trouver le centre. Le doux équilibre entre repos et action, entre douceur et force, entre écoute et affirmation, entre intuition et décision.
La fleur ne pousse pas si on ne prépare pas le sol, si on ne sème pas la graine, si on ne met pas les mains à la terre pour créer l’environnement pour qu’elle vive et se développe.
Les prochaines étapes du projet se dessinent dans nos têtes et se frayent un chemin dans nos discussions : faire un plan d’affaires, trouver du financement (libre!), créer un échéancier, mettre sur papier, appeler des contacts.
Sans oublier de s’arrêter pour observer les fleurs, aussi.
Comment se mettre en action sans retomber dans les anciens patterns? Sans négliger de prendre le temps de se déposer, ressentir et écouter l’intuition, d’abord.
C’est le défi que Fleur Libre nous lance.
Lundi soir, nous nous sommes réunies toutes les cinq pour la première fois : Chloé, Vanessa, Nancy G., Sophie et Nancy B. Cinq femmes qui se connaissent à peine, mais que Fleur Libre semble vouloir rassembler.
Comble de hasard, on apprend que Nancy G. souhaite déménager dans le coin, elle aussi; elle recherche activement une maison dans les Cantons-de-l’Est. Elle qui était installée depuis quelques années à des heures d’ici, sur le bord du fleuve de Métis-sur-Mer.
On parle du lieu de Fleur Libre, des jardins qui verront le jour, éventuellement. On semble toutes partager cette envie de s’ancrer, de bâtir un ou des espace.s physique.s pour se rassembler et créer.
Un cercle de femmes brillantes, sensibles, audacieuses et talentueuses est en train de se former pour réaliser ce projet ambitieux et vertigineux. En nous voyant réunies, on a été touchées par l’écoute, la qualité de présence, l’ouverture, l’audace, la sensibilité portées par chacune. Une soirée riche de discussions, de partages sur les fleurs, la créativité, l’art, l’entrepreneuriat, le féminin et le masculin.
Fleur Libre génère déjà des discussions sans filtre qui touchent et ouvrent le coeur. Le genre de partages que peu d’entre nous s’étions jusqu’ici permises d’avoir, dans une société qui a voulu nous faire croire que les femmes devaient être en compétition les unes avec les autres.
Si Fleur Libre peut servir à réunir et créer ce genre de rencontres riches et vraies, on aura déjà rempli notre mission.
“Tu es la fleur.”
J’ai noté ces quatre mots à plusieurs reprises dans les derniers mois.
Chloé a dit lundi soir quelque chose que j’avais déjà lu quelque part mais que j’avais oublié: les fleurs possèdent les deux organes reproducteurs; mâles et femelles. Elles peuvent donner et recevoir à parts égales. Elles possèdent les caractéristiques du féminin et du masculin.
“Tu es la fleur.” Savoir donner et recevoir à parts égales. Savoir avancer en marchant en équilibre sur la fine ligne entre masculin et féminin.
C’est ici que Fleur Libre est rendue.
La prochaine étape est celle de bâtir le plan d’affaires.
Une étape cruciale du projet, mais qui n’est pas notre plus grande force. On aura certainement besoin de support pour nous aider à le concrétiser. Un.e consultant.e peut-être? Un.e expert.e en développement d’affaires? Une personne qui pourrait nous aider à monter le plan, définir les prochaines étapes, mettre des chiffres sur les grandes idées, monter un dossier solide avec lequel on pourra aller frapper à des portes et chercher du financement.
Parlant de financement, l’idée d’un.e mécène germe dans nos têtes depuis qu’on parle de ce projet. On rêve d’un financement libre. Libre de comptes à rendre, abondant, généreux, qui vient du coeur. À l’image des fleurs.
On lance ça dans l’univers.
Avec la douce impression qu’on sera supportées.
Qu’est-ce que représentent pour vous le féminin et le masculin? On est curieuses de vous entendre.
Si vous sentez l’appel et l’envie de nous supporter dans ces prochaines étapes, si vous avez des pistes d’idées, des contacts ou connaissez des personnes qui voudraient nous aider, n’hésitez pas à nous écrire:)
Wow. Je vous écris un petit mot sur IG à l'instant. 🐇